l'utilisation du minium dans les cristalleries ne correspond qu'à l'un des 3 principaux sites de France, celui la verrerie de Baccarat. L'étoile est l'un de ses nombreux symboles (on la retrouve je crois au centre du 3° plomb que tu as mis en ligne Daniel.
Sur l'usine de Baccarat, voici ce que j'ai trouvé :
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La cristallerie Baccarat est une entreprise verrière et manufacture de cristal, de renommée mondiale, située sur la commune de Baccarat, en limite orientale du département de Meurthe-et-Moselle, spécialisée aujourd’hui dans la verrerie de luxe. L’usine est connue pour avoir inventée au XVIII° siècle le cristal à base de mélange de MINIUM et de PLOMB.
Aujourd’hui Le site s’est développé sur Paris, Londres et même New-York. Mais le site de Baccarat ouvre en 1764 sur l’ancien site des Salines de Rozières fermé en 1760. On hésita entre la création d’une forge pour exploiter le minerai de fer présent sur place, mais on lui préféra une verrerie. La justification donnée à la création de cette entreprise dans une requête faite au Roi en 1764 par le propriétaire du site, Monseigneur de Montmorency-Laval (« Sire, la France manque de verrerie d'art, et c'est pour cela que les produits de Bohême y entrent en si grande quantité : d'où il suit une exportation étonnante de deniers, au moment où le royaume en aurait si grand besoin pour se relever de la funeste guerre de Sept Ans, et alors que depuis 1760, nos bûcherons sont sans travail »). La manufacture ainsi créée avait à sa tête le maître verrier Saint-Louis, la production consistant alors en la fabrication de carreaux à vitre, mais aussi de miroirs et de services de verre argenté, en utilisant le Mercure. A l’époque le site n’a pas encore le niveau pour la fabrication de cristal au plomb. En 1785, on compte en France parmi les plus prestigieuse verreries du royaume, celle de Baccarat (dont les produits au mercure sont connus sous le nom de « Cristal Saint-Anne), laquelle est dépassée par la cristallerie de Saint-Louis-lès-Bitche et celle de Saint-Quirin, toutes eux utilisant le plomb dans leur fabrication. Avec la Révolution, la verrerie de Baccarat, comptant alors 4 fours (consommant 21 000 stères de bois) connaît des aléas et difficultés, et à partir de 1813 ne fonctionne plus qu’avec 2 fours.
En 1816, l'établissement en friche est racheté par le financier et industriel Aimé-Gabriel d'Artigues (1773-1848), déjà propriétaire des Cristalleries de Vonêche dans les Pays-Bas du Sud. En contrepartie de son investissement et installation en France, Gabriel d'Artigues reçoit du Roi de France l’obligation de relancer le site de Baccarat et le Cristal Saint Anne, site alors en friche, dans un délai de 2 ans. L'ancienne « Verrerie Saint-Anne » devient ainsi une cristallerie sous le nom de « Établissements de Vonêche à Baccarat ». Ce fut le début de la prestigieuse ascension de la Compagnie des Verrerie et cristalleries de Baccarat. En 1819, les 4 fours du site sont relancés et modernisés pour s’adapter à une nouvelle production de cristal : en effet, grâce au savoir faire des verriers des Pays-Bas, A.G. d’Artigues abandonne l’utilisation du mercure au profit de Minium et du Plomb pour la fabrication de cristal de luxe (le plomb donnant au cristal un aspect argenté, le Minium permettant de conservé une transparence et une solidité pour la taille plus importante). Une fabrique de Minium est donc construite à côté des fours de Baccarat, comptant 300 employés en 1819. Sous la restauration et la pression des lois sociales, le propriétaire Hollandais est contraint d’embaucher une main d’œuvre française en exclusivité, et en grand nombre. La trop grande embauche forcée par les autorités mettent l’industriel en difficulté financière ; le produit de luxe est là mais les finances sont catastrophique et en 1820 Baccarat est vendue à trois associés plus fortunés : Pierre-Antoine Godard-Desmarest, ancien directeur des subsistances militaires sous l'Empire, François-Marie- Augustin Lescuyer-Vespin, propriétaire à Charleville, et Nicolas-Rémy Lolot, négociant à Charleville. La production du cristal à base de Minium et de Plomb continue, et le cristal Saint-Anne de Baccarat se distingue ainsi des autres verreries et cristalleries de France utilisant le procédé de fabrication traditionnel au mercure (connu sous le nom de Cristal de Bohème). En 1823, le site s’agrandit encore avec l’intégration de la verrerie de Trélon, petite usine productrice de verre à votre proche des forêts très produisant le bois pour les 4 fours de la cristallerie. La Société cultive l'excellence dans sa production et poursuit sa croissance (passant de 327 ouvriers en 1841 à 2000 en 1869). Elle obtient ainsi la médaille d'or à l'exposition de 1823, de 1827, 1834 et 1839.
A partir de 1824, c’est la famille Toussaint qui reprend le site et ouvre ainsi la porte d’une longue dynastie de maîtres verriers. Il faut attendre 1823 pour que baccarat reçoive sa première commande royale avec Louis XVIII. Ce fut le début d'une longue série de commandes pour les familles royales et chefs d'état de toute la planète. En 1841, les premiers cristaux colorés sont créés en même temps que le verre filigrané.
En 1855, Baccarat gagna sa première médaille d'or à l'exposition universelle de Paris. Baccarat dépose à partir de 1860 sa marque déposée sur ses pièces. La marque était alors une simple étiquette collée sur les pièces. Avec l’époque impériale, l’augmentation des commandes, le besoin d’exporter les produits en très grande quantité devient nécessaire : l’utilisation de caisses en bois exportées par train est adoptée ; les pièces sont alors doublement marquées : sur les objets eux-mêmes, et sur les caisses d’exportations sur lesquelles les plombs étaient fixés. Les marques varient en fonction des époques : le « B » est très répandue, l’étoile apparaît à partir de l’exposition universelle de 1889
Il n'y a donc que 3 sites utilisant le minium et le plomb en France : la cristallerie de Baccarat, celle de Saint-Louis-lès-Bitche et celle de Saint-Quirin. Cela restreint l'identification des plombs portant la mention "minium". Si j'ai le temps je ferai l'historique des deux autres sites.