Un grand bonjour à tous les amis passionnés...
Quel prospecteur, lors de ses sorties, n'a jamais retrouvé parmi les plombs de scellé, des plombs typiques , des plombs dit de sel, ceux des salins de Peccais ?...
Placés aux pied des remparts d'Aigues-Mortes ,ces salins légendaires tant que prestigieux et dont la création est attestée dès les premières heures de l'humanité, nous rappelle que là-bas, aux portes de la petite Camargue, le temps, les traditions et l'histoire de France depuis des siècles se conjuguent pour notre plus grand plaisir...
Les plombs du salins de Peccais, XVIII et XIXème siècles, avers et revers ,nous les connaissons bien, personnellement ils me passionne et me font revivre quelques pages perdues ,pétries d'histoire, celles d'un terroir que j'aime tant.
Ces plombs ,les voici pour le type le plus courant
la titulature des lieux apparait en plusieurs lignes et souvent dans un style plus ou moins fruste. le revers est classique, les armes de France sont présentes...
En voici d'autres
Ces anciens salins , desservaient les greniers du Lyonnais, l'Auvergne, la Rouergue de nombreuses villes , comme Espalion mais aussi la Savoie et la suisse en exclusivité au grand dam des salins de Hyères ou de Franche-Comté. Toute une histoire fabuleuse riche en rebondissement, j'y reviendrai par la suite.
Parmi l'ensemble des plombs de Peccais certains, atypiques, nous intriguent et nous interpellent. En effet des numéros sans signification connue apparaissent...EN voici quelques exemplaires.
6, 8, 9 mais parfois 14, 20 ou même 21. Quelle est la signification réelle de ce marquage?...
Des dates? ou encore une production de l'un des 17 salins de Peccais?...
En réalité rien ne permettait de manière satisfaisante de lever le voile sur le sujet . D'autant que si l'on peut compter 17 salins pour Aigues-Mortes , la numérotation ,jusqu'a 21 clairement visible sur les plombs, entre de fait en contradiction avec celui d'une production attribuable à l'un des 17 salins. L'explication est donc ailleurs, il me plait de vous proposer une théorie que je soumet avec plaisir au feu de la discussion.
Gérard Boudet, ancien directeur de Cie des salins du midi dans son livre, la renaissance des salins du Midi, indique qu'un procès verbal, daté de 1848 précise que cette année là, comme pour bien d'autres, seulement, 7 des 17 salins ont été récoltés. Notamment ceux pour une 1er division ( relative à la qualité du sel produit) de la Larbière ,de LAbbé,, de la Gaujouse et de St Jean. Pour une 2ème division ,ceux des Estaques, de la Fangouse et du Perrier. Rien de bien surprenant, penserez-vous mais , nous apprenons que chaque année, tous les salins ne produisaient pas . Le fait est maintes fois attesté et c'est bien là que l'énigme des numéros trouve peut être sa solution . Mais revenons pour l'exemple à cette année 1848... Il est dit que les camelles ( immense tas de sel stocké ) 10 et 11 produites sur le salin de l'Estaques comptent pour 50 000 minots, soit environ 2500 tonnes de sel. L'information est révélatrice et nous apprend avec certitude que pour un salin , plusieurs camelles pouvaient être constituées...
La solution désormais est plus claire lorsque qu'il est précisé que chaque camelle est numérotée et que devant chacune d'elle est posé une plaque permettant aux acheteurs d'identifier le produit qu'il achète , à prix fixé dépendant de la qualité. Il est encore indiqué que l'acheteur (négociant de Lyon ) exige à chaque commande que le sel livré provienne de sa camelle.
Un procédé de traçabilité exigé par les négociants lesquels n'hésitaient pas à venir sur le site de Péccais pour se rendre compte de visu de la qualité du sel produit .
Ainsi les numéros sur les plombs ne seraient autres que des numéros de camelle et non de salins pas plus que de date. Ces numéros étaient de nature à certifier les livraisons tant pour l'acheteur que le producteur . Vous me pardonnerez ces longues explications, mais elles me tenaient à cœur. Notez également que de nos jour le principe n'a guère changé. Sur le site d'aigues -Mortes , plusieurs camelles sont visibles et correspondent à des sels réservés pour la chimie, le déneigement , les sels alimentaires ou encore ceux de l'industrie
Bien cordialement Luc30220
Quel prospecteur, lors de ses sorties, n'a jamais retrouvé parmi les plombs de scellé, des plombs typiques , des plombs dit de sel, ceux des salins de Peccais ?...
Placés aux pied des remparts d'Aigues-Mortes ,ces salins légendaires tant que prestigieux et dont la création est attestée dès les premières heures de l'humanité, nous rappelle que là-bas, aux portes de la petite Camargue, le temps, les traditions et l'histoire de France depuis des siècles se conjuguent pour notre plus grand plaisir...
Les plombs du salins de Peccais, XVIII et XIXème siècles, avers et revers ,nous les connaissons bien, personnellement ils me passionne et me font revivre quelques pages perdues ,pétries d'histoire, celles d'un terroir que j'aime tant.
Ces plombs ,les voici pour le type le plus courant
la titulature des lieux apparait en plusieurs lignes et souvent dans un style plus ou moins fruste. le revers est classique, les armes de France sont présentes...
En voici d'autres
Ces anciens salins , desservaient les greniers du Lyonnais, l'Auvergne, la Rouergue de nombreuses villes , comme Espalion mais aussi la Savoie et la suisse en exclusivité au grand dam des salins de Hyères ou de Franche-Comté. Toute une histoire fabuleuse riche en rebondissement, j'y reviendrai par la suite.
Parmi l'ensemble des plombs de Peccais certains, atypiques, nous intriguent et nous interpellent. En effet des numéros sans signification connue apparaissent...EN voici quelques exemplaires.
6, 8, 9 mais parfois 14, 20 ou même 21. Quelle est la signification réelle de ce marquage?...
Des dates? ou encore une production de l'un des 17 salins de Peccais?...
En réalité rien ne permettait de manière satisfaisante de lever le voile sur le sujet . D'autant que si l'on peut compter 17 salins pour Aigues-Mortes , la numérotation ,jusqu'a 21 clairement visible sur les plombs, entre de fait en contradiction avec celui d'une production attribuable à l'un des 17 salins. L'explication est donc ailleurs, il me plait de vous proposer une théorie que je soumet avec plaisir au feu de la discussion.
Gérard Boudet, ancien directeur de Cie des salins du midi dans son livre, la renaissance des salins du Midi, indique qu'un procès verbal, daté de 1848 précise que cette année là, comme pour bien d'autres, seulement, 7 des 17 salins ont été récoltés. Notamment ceux pour une 1er division ( relative à la qualité du sel produit) de la Larbière ,de LAbbé,, de la Gaujouse et de St Jean. Pour une 2ème division ,ceux des Estaques, de la Fangouse et du Perrier. Rien de bien surprenant, penserez-vous mais , nous apprenons que chaque année, tous les salins ne produisaient pas . Le fait est maintes fois attesté et c'est bien là que l'énigme des numéros trouve peut être sa solution . Mais revenons pour l'exemple à cette année 1848... Il est dit que les camelles ( immense tas de sel stocké ) 10 et 11 produites sur le salin de l'Estaques comptent pour 50 000 minots, soit environ 2500 tonnes de sel. L'information est révélatrice et nous apprend avec certitude que pour un salin , plusieurs camelles pouvaient être constituées...
La solution désormais est plus claire lorsque qu'il est précisé que chaque camelle est numérotée et que devant chacune d'elle est posé une plaque permettant aux acheteurs d'identifier le produit qu'il achète , à prix fixé dépendant de la qualité. Il est encore indiqué que l'acheteur (négociant de Lyon ) exige à chaque commande que le sel livré provienne de sa camelle.
Un procédé de traçabilité exigé par les négociants lesquels n'hésitaient pas à venir sur le site de Péccais pour se rendre compte de visu de la qualité du sel produit .
Ainsi les numéros sur les plombs ne seraient autres que des numéros de camelle et non de salins pas plus que de date. Ces numéros étaient de nature à certifier les livraisons tant pour l'acheteur que le producteur . Vous me pardonnerez ces longues explications, mais elles me tenaient à cœur. Notez également que de nos jour le principe n'a guère changé. Sur le site d'aigues -Mortes , plusieurs camelles sont visibles et correspondent à des sels réservés pour la chimie, le déneigement , les sels alimentaires ou encore ceux de l'industrie
Bien cordialement Luc30220